iMac 2020
Commençons par le plus pressant pour moi : le nouvel iMac qui va remplacer celui que j’ai depuis 10 ans. Comme abordé dans un précédent article, l’iMac a un grand besoin d’un redesign. Les dernières rumeurs parlent d’un design inspiré par le Pro Display XDR et de l'iPad Pro. Cela veut probablement dire qu’il sera fin, avec des angles droits (peut-être qu’il gardera son épaisseur tout le long, comme un l’iPad, au lieu d’être plus profond au milieu pour se rétrécir sur les côtés). L’iMac aura donc aussi des bordures enfin réduites.
Autre élément important, l’iMac devrait abandonner les disques durs à plateau pour être disponible uniquement avec un SSD (ou plusieurs, comme pour l’iMac Pro, permettant un gain de performance en faisant des accès parallèles). Cela permettra d’inclure la puce T2 qui sécurise les autres Mac actuels.
Enfin, le GPU devrait être fourni comme d’habitude par AMD avec la dernière génération Navi, promettant une hausse de performance.
Annonce du passage aux processeurs ARM
C’est la grosse nouvelle que tout le monde attend. La rumeur enfle depuis des années et on lisait ici ou là il y a quelques années que le premier Mac avec puce ARM sortirait en 2020. Ce qui ne sera pas le cas, ce qui sera annoncé à la WWDC 2020 est le passage mais aucun Mac ne sort cette année avec une puce ARM. Quand il a fallu passer des processeurs PowerPC aux Intel, Apple avait fait l’annonce en 2005 pour proposer au fur et à mesure des ordinateurs avec puces Intel l’année d’après. Ceci étant, c’était un tour de force car tout le catalogue avait une puce Intel à la fin de l’année 2006. Je pense que ça prendra plus de temps cette fois-ci.
L’annonce sera surtout pour les développeurs avec une présentation des outils de développement permettant de transformer son application pour passer d’une architecture à une autre.
Pourquoi passer aux processeurs ARM ?
La première des raisons est le ralentissement provoqué par Intel qui a du mal à fournir des processeurs de plus en plus puissants et consommant moins. Comme en 2005, le problème est la puissance par Watt et en ce moment, les processeurs ARM pulvérisent Intel sur ce terrain. Par exemple, les derniers processeurs pour iPhone et iPad sont meilleurs en single core que tous les processeurs que l’on trouve chez les Mac (qui se défendent mieux en multi-core). L’iPhone SE bat en single core le dernier MacBook 16 pouces, pour une différence de prix de plus de 2600$.
Mais ce n’est qu’une partie de la raison. La raison principale est la maitrise technologique. Apple ne veut pas être à la merci d’un fournisseur. Faire son propre processeur permet aussi d’ajouter des fonctionnalités précises comme celles apparues sur l’iPhone avec la gestion du machine learning, de l’enregistrement des mouvements ou encore de la réalité augmentée. On peut penser que ce genre d’ajout pourrait venir sur Mac.
On peut espérer ainsi de nouveaux processeurs Mac tous les ans comme pour les iPhone. D’ailleurs, les processeurs ARM pour Mac seront des variantes de ceux que l’on trouve sur iPhone, comme ce qui se passe aujourd’hui sur les iPad. Cela amènera une meilleure synergie entre macOS et iOS, en espérant que macOS reste un système d’exploitation plus complet et professionnel qu’iOS.
Enfin, les processeurs ARM sont moins gourmands en énergie. Je ne serais pas surpris de voir un MacBook Air ARM avoir une batterie qui durerait au-delà des 10 heures.
Des sources anonymes disent que les processeurs d’Apple sont plus performants que ceux d’Intel, notamment au niveau graphique et pour tout ce qui utilise le Machine Learning. Il ne faut pas oublier qu’Apple fera aussi le GPU et ajoutera des éléments pour profiter de sa bibliothèque CoreML.
Le passage aux puces ARM est inéluctable et je suis surpris que cela ait pris autant de temps. Rappelons que tous les autres produits Apple ont des puces ARM : iPhone, iPad mais aussi Apple TV, Home Pod, Apple Watch. Je suppose que les puces W1 et H1 des AirPods sont aussi des dérivés d’ARM.
Un Mac avec processeur ARM : c’est pour quand ?
Il serait illusoire qu’il soit présenté à la WWDC. Il faut d’abord préparer tout l’environnement logiciel pour faire un passage en douceur. Je table pour 2021 avec comme premier Mac le MacBook Air ou un ordinateur portable équivalent. Ensuite, tous les autres portables et en dernier les ordinateurs de bureau. Je ne pense pas, comme certains l’espèrent, que les Mac de bureau resteront sur les puces Intel. Il est plus simple de ne pas avoir deux architectures différentes à gérer.
Adieu la virtualisation, et l’émulation
L’abandon de l’architecture x86 veut dire que le Mac n’aura plus les mêmes processeurs que ceux faisant tourner Windows (j’oublie sciemment les Windows ARM que personne n’utilise). Du coup, il n’y aura plus de Boot Camp permettant de redémarrer son Mac sous Windows (hérésie !) ou de virtualisation. Il se pourrait qu’Apple fournisse un émulateur (comme Rosetta pour émuler les PowerPC) mais je crains que le coût en performance soit trop grand pour être intéressant. En tout cas, il faudra oublier le jeux vidéo sur Mac.
J’ai un peu peur que la plateforme Mac pâtisse de ce passage en perdant tous ceux qui utilisaient des applications qui tournaient uniquement sous Windows. C’est mon cas pour le travail. Dans le doute, je vais acheter ce qui sera sans doute le dernier iMac Intel car j'ai besoin de faire tourner les machines virtuelles Windows.
Support des Mac à puces Intel
La question que je me pose est la suivante : si j’achète un Mac aujourd’hui, pendant combien de temps je pourrais avoir accès au dernier système d’exploitation ? Si on regarde ce qui s’est passé la dernière fois, l’annonce du passage à Intel s’est faite en 2005. Le premier Mac Intel est arrivé en 2006. Snow Leopard est le premier système incompatible avec les Mac PowerPC et il est sorti fin 2009. Donc si vous aviez acheté un Mac PowerPC en 2005 (ce qui fut mon cas avec mon fidèle iBook G4), vous aviez eu 4 ans de support logiciel. Ce qui est pas mal mais pas fou non plus. Je serais surpris si les Mac Intel puissent utiliser le dernier macOS après 2025.
Tout cela reste à découvrir lors de la keynote. J’ai hâte.