Un peu d'histoire
C'est la troisième fois qu'Apple subit ce genre de transition. Au milieu des années 90, les processeurs Motorola 68k ont été abandonnés au profit des PowerPC. Puis en 2005, les processeurs Intel ont été préférés au PowerPC. Et à chaque fois, de manière surprenante, cela s'est plutôt bien passé.
Apple Silicon
La keynote présente les nouveaux processeur comme "Apple Silicon", ce n'est évidemment pas le nom définitif. Il est tout de même bizarre que le département marketing n'a pas dévoilé le nom de ces nouveaux processeurs. Toutes les démonstrations ont été faites avec le A12z de l'iPad Pro qui a un design vieux de deux ans. Le DKT a été livré aux développeurs et nous avons déjà des benchmarks encourageants. Sans doute, le premier Mac ARM aura un dérivé de A13 ou A14 qui sera encore plus puissant et impressionnant. Plus encore que sur iPad car avec moins de contrainte de batterie.
Virtualisation
Comme je le disais la dernière fois, les Mac ARM pourront eu aussi faire de la virtualisation mais que pour des système ARM, d'ailleurs la keynote n'a montré que des systèmes Linux. Concernant Windows, il existe bien Windows ARM (qui a lui-même son lot de problèmes, comme un nombre de logiciels compatibles réduit) mais ni Apple, ni Microsoft, n'ont communiqué sur la possibilité de virtualiser Windows sur Mac ARM. Or la question est importante car de nombreux professionnels utilisent Windows sous Mac. De la même manière, Boot Camp ne sera pas disponible.
On sent bien que les processeurs ARM ont le vent en poupe. Ils commencent même à apparaitre sur les serveurs. Peut-être que le futur de Windows se trouve aussi sur ARM ? Si c'est le cas, il sera possible de virtualiser Windows sur les Mac ARM mais pour l’instant ce n’est pas le cas.
Emulation x86 : Rosetta 2
Quand les premiers Mac ARM arriveront sur le marché, tous les logiciels ne seront pas prêts. Pour palier à ce problème, Apple nous sort Rosetta 2. Pour rappel, Rosetta premier du nom permettait d'utiliser les logiciels compilés pour PowerPC sur Mac Intel et cela grâce à l'émulation, ce qui implique une perte de performance. Les benchmarks du DKT montrent déjà des performances de Rosetta 2 impressionnantes, elles le seront d'autant plus avec les processeurs des Mac ARM.
Les Mac ARM arrivent fin 2020
Tim Cook a annoncé qu'au moins un Mac ARM arriverait avant la fin de l'année. Pour le passage aux processeurs Intel, Apple avait sorti un iMac et un MacBook Pro en même temps comme premiers Mac Intel. Peut-être que ce sera la même chose en septembre avec un iMac et un portable. Concernant le premier portable Mac ARM, je vois bien comme candidat probable un MacBook Air. Cependant, nul doute qu'Apple voudra démontrer sa suprématie sur Intel. Il serait donc bizarre d'avoir un MacBook Air ARM éventuellement plus puissant qu'un MacBook Pro 16. Qui sait ?
Une chose est sûre : Apple va passer tout le catalogue sous ARM d'ici deux ans. Ce qui veut dire en creux qu'Apple continuera de vendre des Mac Intel pour les deux prochaines années.
Pourquoi acheter un Mac Intel maintenant ?
De prime abord, cela paraît idiot d'acheter un Mac avec puce Intel juste avant le passage à ARM. C’est l’effet Osborne : annoncer un produit à l’avance a un effet délétère sur les ventes des produits actuels. Mais il y a, à mon sens, deux bonnes raisons :
- pour la virtualisation de Windows ou Boot Camp
- pour éviter l'incertitude lié au passage à ARM
En effet, les premiers Mac ARM risquent de ne pas être compatibles avec tous les logiciels et auront peut-être des problèmes de performance pour les programmes x86 (mais soyons honnêtes : je ne pense pas que ce sera le cas). Acheter un Mac Intel permet d’éviter tous ces problèmes en attendant que tout rentre dans l’ordre.
De plus, Apple annonce que toute la gamme passera au ARM en 2 ans. La dernière fois, le dernier PowerPC a reçu les mises à jour système pendant 3 ans (ou deux versions de Mac OS X). On peut donc penser qu'un Mac Intel acheté aujourd'hui bénéficiera de mises à jour système pendant au moins 4 ans (et ensuite, cela ne l'empêchera pas de fonctionner, j'écris ces lignes sur un iMac de 2010 qui tourne sous High Sierra sorti certes fin 2017 mais qui reçoit toujours des mises à jour de sécurité). On peut penser qu'en 2025, les Mac Intel ne pourront plus installer la dernière version de macOS mais continueront tout de même de fonctionner parfaitement.
macOS 11
Une page se tourne : nous passons enfin de la version 10 à la version 11. Le système Mac a subit plusieurs évolutions qui amènent à ce changement. Il y a eu d’abord le changement de nom de version : on est passé des noms de félin à des noms de lieux de Californie. Ensuite, Apple a abandonné le nom Mac OS X pour le préféré à macOS. Et maintenant, on passe à la version 11. Mais est-ce vraiment le cas ? Dans la beta de Big Sur, on voit à certains endroits macOS 10.16 et à d’autres macOS 11. Il est même possible de compiler pour macOS 10.16 ou pour macOS 11 ! Peut-être que macOS 10.16 est la version Intel et macOS 11 est la version ARM ? La grosse annonce pour cette version, outre une nouvelle interface qui se rapproche encore un peu plus d’iOS, est le support des applications iPhone et iPad en natif. En gros, si vous êtes développeur d’une application iOS ou iPadOS, vous n’aurez rien à faire pour rendre compatible votre application sur Mac. J’ai hâte de voir comment cela va se passer pour le support du clavier et de la souris. Cela nous amène naturellement à la question d’un Mac avec écran tactile qui semble une évolution logique.
Mais où est le nouvel iMac ?
Contrairement à ce que j’annonçais, il n’a pas été présenté à la WWDC. Cependant, je continue à penser que la sortie d’un nouvel iMac totalement redessiné est très proche. La meilleur preuve est le fait que si vous achetez un iMac 27 pouces, il ne sera pas livré avant fin juillet (alors que tous les autres Mac sont livrés sous 2 à 3 jours). Aux USA, c’est pire : certaines versions ne seront pas disponibles avant 8 à 9 semaines ! Sans doute qu'une nouvelle version va arriver d’ici là. Mais attention, ce ne sera pas le premier Mac ARM, ce sera un Mac Intel. Un benchmark montre une version 10 cores bien musclée.